(Le Secret de) Brokeback Mountain
En 1963, 2 jeunes cow-bows, Jack Twist (Jake Gyllenhaal) et Ennis Del Mar (Heath Ledger) sont engages pour garder des troupeaux de moutons a Brokeback Mountain, dans la Wyoming. Ils vont s'aimer, vivre secretement leur passion et se dechirer pendant 20 ans.
"Tout ce que nous avons, c'est Brokeback Mountain. C'est-a-dire cet endroit hors du temps, hors du monde, ou, en toute innocence, ils se sont aimes, ou ils ont cru pouvoir s'aimer. Toute la relation d'Ennis et Jack est construite la-dessus. Sur cette illusion de l'amour." (Ang Lee)
A l'origine de ce film, realise par Ang Lee (Tigre et Dragon), il y a une nouvelle d'Annie Proulx, Brokeback Mountain, publiee en 1997 dans The New Yorker. Il a deja recu le Lion d'Or a la Mostra de Venise et semble bien parti pour les Oscars...
C'est mon papa qui m' a parle en premier de ce film... Il avait lu d'excellentes critiques un peu partout (bon, je me mefie quand meme des critiques des magazines pseudo intellos, mais la tout le monde a l'air unanime). Le Studio Mag de Janvier 2006 en a fait son coup de coeur et parle meme "du plus beau film d'amour depuis Love Story ! Et certainement l'un des plus originaux et des plus emouvants qui soient." Cela suffit a me mettre la puce a l'oreille et a me donner envie de voir ce western hors normes et a coup sur bouleversant.
J'avais aussi tres envie de decouvrir cet acteur Jake Gyllenhaal, qui m'etait inconnu et qui fait apparement sensation a Hollywood en ce moment (tous les magazines se l'arrachent)... Je pense qu'on va bientot entendre parler de cette belle petite gueule...
Sortie: le 18 janvier
1 commentaires:
Hier : reprise des cours - après seulement un week-end plutôt fatiguant d’ailleurs - et cinéma. Je ne m’étendrai pas sur le droit et les sciences politiques.
Ainsi, il est 22h00 quand j’entre dans le hall du cinéma. Le choix du film est fait depuis bien longtemps, depuis que j’ai entendu les nombreux éloges qui ont été faits sur le Secret de Brokeback Mountain et le Lion d’Or qui a couronné le magnifique travail de Ang Lee ainsi que les critiques des virulents homophobes et congrégations religieuses à propos de ce film. C’est donc non seulement aller voir un film pour admirer une œuvre mais c’est aussi un acte militant.
Pour tout vous dire, l’acte militant aurait pu s’arrêter bien vite. Vous connaissez le sentiment que l’on éprouve quand on rentre dans un bureau de tabac et que l’on souhaite acheter une revue pornographique ? Vous avez la sensation qu’un regard, qu’un jugement se porte sur vous. Et bien j’ai éprouvé le même quand il s’est s’agit de dire le nom du film. Ce moment, si je vous le rapporte, est important parce qu’il conduit à une autre analyse du film, ou plutôt une mise en bouche.
Un western gay, et plus largement un film, est une idée bizarre parce qu’elle donne l’impression de viser une population spécifique. Pourtant elle se légitime par la disparition totale de cette même population de nos toiles et petits écrans. J’exagère à peine. Urgences et les quelques séries dans le même genre ont elles compris qu’il fallait être plus représentatif de son public et donc de la réalité.
Je ne regrette pas d’être aller voir ce film, ne serait ce que pour le pied de nez que j’ai adressé en prenant mon billet aux Vanneste et à tous les signataires de cette infâme pétition dont trop de parlementaires UMP se sont encanaillés.
Atypique, original, ambitieux, voilà les mots qui me sautent immédiatement à l’esprit. Il faut beaucoup de courage, de sérieux, pour traiter une histoire d’amour de ce type. Deux hommes, cow-boys, dans l’Amérique profonde se rencontrent, se séparent, se retrouvent et se déchirent.
C’est au paradis, à Brokeback Mountain, lieu de calme et de solitude, où Jack et Ennis vont s’éprendre l’un de l’autre, le temps d’une saison. Une complicité qui se dévoilera peu à peu en passion destructrice.
Ce n’est que quatre ans plus tard, leurs vies construites, que les retrouvailles se font, qu’un regard rappelle les moments passés ensemble, prélude au dévaste du reste.
De l’ignorance des hommes, ils ne vivront qu’une vie en pointillé où leur relation manque les répliques qui ne savent traduire leurs sentiments, où les chaises vides sont légions, où les vêtements sans corps ont toutes leurs places.
De leurs propres égoïsmes, ils gâcheront la vie de leurs entourages, leurs mariages, parce que ces masques sont trop minces pour se dissimuler la vérité. Le regard des autres est ce qui sépare, ce qui les sanctionne, ce qui les tue. Comme disait Renaud, pour vivre heureux, je vis caché, au fond de mon bistrot peinard, dans la lumière tamisée, loin de ce monde de bavards.
Alors j’irais le revoir, parce qu’il m’a touché, n’en déplaise aux réactionnaires. Seul, n’en déplaise à ceux qui devaient m’accompagner.
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